Harmaguédon : une enfance volée

Harmaguédon ! Pour les Témoins de Jéhovah, ce nom biblique est synonyme d'une mort violente programmée pour des milliards d'humains. 

Au cours de leurs réunions hebdomadaires, cet enseignement est fréquemment rappelé aux Témoins de Jéhovah, y compris aux plus jeunes. Dans leur littérature religieuse, on trouve nombre d'évocations et d'illustrations d'une apocalypse divine. 

Quelle influence un tel enseignement peut-il exercer sur de jeunes esprits ?

Après avoir visionné la vidéo, considérez les verdicts suivants rendus par des juges devant statuer sur la garde d'enfants auprès de conjoints séparés, dont l'un est Témoin de Jéhovah. 

« Attendu qu’il ressort des constatations effectuées par l’enquêtrice sociale que contrairement à la mère qui a quitté cette organisation (au prix d’un effort soutenu et grâce à l’aide d’une association) le père est toujours un adepte des Témoins de Jéhovah, qu’il a d’ailleurs épousé une jeune femme, également Témoin de Jéhovah; qu’ainsi il donne foi à la doctrine de cette secte pour laquelle les enfants doivent être élevés dans un certain nombre d’interdits qui les empêchent de participer à la vie sociale et qui peuvent compromettre leur santé physique (refus de certaines thérapies ou actes médicaux); qu’en outre, considérant qu’il s’agit d’une « activité familiale », le père emmène régulièrement les enfants aux réunions cultuelles et cherche à les sensibiliser aux préceptes de cette secte, au risque de les perturber (en particulier par l’annonce de la fin du monde); que la mère qui a coupé tout lien avec la secte souhaite au contraire offrir à ses enfants une éducation plus ouverte sur l’extérieur et plus tolérante; qu’elle craint que son ex-époux renforce son influence sur les enfants, d’autant plus qu’il s’investit de plus en plus dans les activités des Témoins de Jéhovah (participation aux réunions, prédications) et qu’il souhaite réduire le droit de visite et d’hébergement de la mère; que l’enquêtrice sociale souligne d’ailleurs qu’un danger d’enrôlement existe ». Attendu que dans ce contexte, il apparaît dès lors que la mère qui est restée très proche des enfants qu’elle accueille chaque fin de semaine est plus en mesure que le père de leur offrir une éducation propice à leur épanouissement et un mode de vie qui préserve leur santé et leur équilibre psychique (...). Disons que la résidence habituelle des enfants sera fixée chez leur mère. »  - Ordonnance du 5 avril 1996 du TGI d’Avesnes sur Helpe.
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La Cour déboute la mère, Témoins de Jéhovah et confirme l’attribution de l’autorité parentale et la garde des deux enfants de 4 à 7 ans à leur père considérant que « le premier juge a très justement relevé que l’éducation d’un enfant doit constituer dans un éveil de l’esprit, une ouverture à tous les domaines de la connaissance, à toutes les disciplines ainsi qu’à l’établissement de relations avec les autres sans discrimination de race, de religion ou d’idées » et que «  le père apparaît actuellement plus apte que la mère à assurer l’éducation et l’épanouissement des enfants selon les intérêts actuellement reconnus dans notre société. » - Cour d’Appel de Nîmes, 10 décembre 1992 (2ème chambre civile)
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« Contrairement à ce qu’il soutient, la pratique culturelle de plus en plus assidue de x dans laquelle il a entraîné sa fille aînée et qu’il avait commencée à inculquer à la cadette en dépit de son jeune âge, a donc rendu toute vie familiale et sociale en dehors de la secte impossible (...). Il a été par ailleurs mis en évidence que l’intolérance que x reproche à son épouse lui est en fait imputable puisque l’appartenance aux Témoins de Jéhovah suppose le rejet de tous ceux qui n’adhèrent pas à cette secte (...), par ces motifs (...) étant fait interdiction au père de conduire l’enfant dans un quelconque lieu de culte de la secte des Témoins de Jéhovah. » - Jugement suivant l’Ordonnance de clôture du 5 février 1991.
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« La mère ayant les qualités éducatives requises et la garde effective des enfants depuis plusieurs années, la Cour décide de lui confirmer l’attribution de l’autorité parentale malgré la demande insistante du père arguant d’entraves à son droit de visite et d’hébergement. La Cour retient que le père n’offre pas les conditions idéales pour l’exercice de l’autorité parentale en raison d’une activité professionnelle absorbante, de troubles du comportement et de son appartenance à la secte des Témoins de Jéhovah qui laisse présager une éducation très rigide pour les enfants dans une croyance qui n’était pas celle choisie à l’origine par le couple. » - Cour d’Appel de Nancy, 15 décembre 1989 (3ème chambre).

Source :

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“Même ignorés, les faits restent des faits.” - Aldous Huxley